Contexte

Impact du bruit sur la faune marine

Le niveau de bruit moyen dans les mers les plus fréquentées a été augmenté de près de 20dB sur ces 50 dernières années, c’est à dire 100 fois plus de puissance sonore et une portée 10 fois supérieure.

Le bruit rayonné par les navires de commerce et de plaisance est un facteur majeur de cette augmentation du bruit sous-marin.

À proximité des routes suivies par les navires se trouvent des zones marines où vivent des espèces protégées et/ou qui représentent des zones d’intérêts biologique majeurs (reproduction, nurserie, alimentation…).

Il est maintenant scientifiquement démontré que le bruit sous-marin anthropogénique a un impact sur la faune marine, aussi bien sur les mammifères marins que sur les poissons, les tortues, les invertébrés et les céphalopodes.

Bruit anthropogéniques comparés à la communication des animaux marins. D’après Slabbekoorn and al. (2010)
Bruit anthropogéniques comparés à la communication des animaux marins.D’après Slabbekoorn and al. (2010)
Echelle de risque sur les impacts sur la faune et la flore. Source : Quiet-Oceans
Echelle de risque sur les impacts sur la faune et la flore

Source : Quiet-Oceans

Une des conséquences du bruit du trafic maritime est la diminution des fréquences de communication et de détection. Cela génère une augmentation du niveau de stress et rend les interactions entre individus plus difficiles pour les animaux (accouplement, capture de proies, défense du territoire…).

Portée de communication des baleines avec et sans traffic maritime. Source : Okeanos Foundation 2008
Portée de communication des baleines avec et sans traffic maritime. Source : Okeanos Foundation 2008

En savoir plus via l'exposé de position Racket in the oceans

En savoir plus via le documentaire Sonic Sea

Un impératif sociétal et réglementaire grandissant

Une montée en puissance des mouvements de protestation sociaux et environnementaux.
Un nombre croissant d’association et de mouvements militent en faveur du changement :

Ils souhaitent :

  • Obtenir un consensus international visant à contrôler, limiter et réduire l’impact de la pollution sous-marine ;
  • Instaurer un principe de précaution concernant le bruit sous-marin en limitant l’usage des sources de bruit majeurs ;
  • Soulever le débat et agir pour résoudre des situations complexes et protéger les espèces menacées ;
  • Ces mouvements influencent les politiques environnementales au niveau mondial et impactent les activités industrielles (pêche, industrie pétrolière…).

Des recommandations ont été établies pour inciter à la réduction du bruit sous-marin généré par les activités humaines. La réglementation européenne va progressivement favoriser la mise en place d’actions ambitieuses dans ce domaine via, entre autres, la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) de 2008 et ses versions futures.

Des limitations du bruit rayonné se mettent en place, avec pour certains pays comme le Canada, la mise en place d’une incitation financière forte (frais d’entrée au port, taxe…), mais pas encore de certificat d’émission.

PIAQUO, Héritier du projet AQUO

Le projet européen AQUO (FP7) a permis :

  1. D’identifier des solutions techniques permettant la réduction du bruit généré par les navires, en particulier la cavitation ;
  2. De développer des outils cartographiant en temps réel le bruit des navires ;
  3. De développer des technologies d’acoustique passive pour cartographier la distribution des espèces.

Les solutions technologiques existent mais n’ont jamais été déployées comme un ensemble cohérent afin de démontrer la capacité de répondre à cet enjeu.

www.aquo.eu

Les objectifs de PIAQUO